Hedda

Hedda, c’est l’histoire d’un amour ordinaire jusqu’à ce jour fatal où l’homme lève la main sur sa femme. Elle fait sa valise puis la vide. La refait. La revide. Elle reste. Mais pourquoi, se demande-t-on alors, pourquoi ne part-elle pas ?

Dans ce drame où l’exceptionnel se mêle insidieusement à la banalité, les mécanismes de la violence conjugale sont décrits et joués avec subtilité tout au long de la pièce.

Dans ce seul-en-scène, brillamment interprété par Lena Paugam, la comédienne prend tour à tour les rôles de la narratrice, d’Hedda et de son conjoint. Tout en formulant régulièrement des réserves quant à la fidélité de sa mémoire aux faits passés, la narratrice raconte l’amour qui naît. Les mots sont précis, rythmés. Après l’idylle arrivent les humiliations d’abord ambiguës, les peurs, les premiers coups, mais aussi des tentatives d’apaisement, de reconstruction. Avant de nouveaux coups. L’isolement, le secret et le silence prennent place… La tragédie d’Hedda se révèle aussi indissociable de l’anéantissement d’un homme qui a la révélation de ce qu’il n’avait pas imaginé être, un homme violent… Hedda donne à voir un monde où les débordements de l’homme (et de la femme) troublent la frontière entre la normalité et l’intolérable. La violence et le vertige de l’amour…

Un sujet brûlant, une écriture nécessaire, une pièce forte et bouleversante.

Spectacle présenté à l’occasion de la semaine internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes.