Mauvaise petite fille blonde

Superbe performance, d’écriture et de jeu, pour ce seul-en-scène drôle et corrosif. L’histoire d’une petite fille blonde qui renverse par inadvertance la soucoupe d’une mendiante…

Elle ne l’a pas fait exprès, pourtant on l’accuse. Alors que l’injustice la submerge, qu’on la plonge dans la culpabilité, la graine de la méchanceté et de la révolte germe en elle. Bientôt, il est possible qu’elle shoote dans les coupelles des miséreux, mais cette fois, elle le fera exprès !

Torse nu, tutu rose et paire de Converse rouges aux pieds, le comédien et danseur Antonio Interlandi donne corps au personnage de cette enfant cruelle. Déroutante de prime abord, cette incarnation s’avère d’une grande pertinence, renforçant le contraste entre la grâce du danseur italien et la violence des propos de cette petite fille blonde.

Gestuelle précise, regard appuyé, phrasé rythmé et hoquet de rire, il confère une grande originalité à cette gamine pétrie de certitudes et de colères. Loin de la douceur et de l’innocence de l’enfance, le poison de l’égoïsme, de l’insensibilité et de la méchanceté, commence à l’habiter. Elle n’a pas dix ans qu’elle porte déjà en elle le sens commun de celles et ceux qui, adultes, pointent du doigt les différences et cherchent à défendre en priorité leurs intérêts personnels.