Durant toute la durée des travaux, les représentations se poursuivent dans les lieux partenaires de Carquefou et de la métropole nantaise.
Contexte et enjeux
- La Fleuriaye : un équipement municipal structurant de la vie culturelle et économique de Carquefou
Doté d’un théâtre chaleureux de 800 places avec l’un des plus grands plateaux de la métropole (25 m x 13,2 m x 16,3 m), et de deux salles polyvalentes complémentaires, la Fleuriaye se distingue par une double activité dynamique :
• l’une culturelle, avec une mission de service public de spectacle vivant, caractérisée par une saison pluridisciplinaire, à la fois exigeante et accessible, d’une trentaine de spectacles permettant d’accueillir plus de 30 000 spectateurs par an.
• la seconde, de centre de congrès et de location de salles pour des évènements d’entreprises, associatifs ou à caractère familiaux.
Avec 320 jours d’ouverture/an et un fort taux d’occupation des salles, La Fleuriaye s’est imposée comme un lieu de culture et de congrès reconnu par les habitants, amoureux de spectacles, mais aussi par les équipes artistiques, productions et les entreprises du territoire métropolitain et régional.
- Des espaces à convertir aux nouveaux enjeux et usages
Après 30 ans d’activité, il est primordial d’accompagner la Fleuriaye pour qu’elle réponde aux nouvelles ambitions environnementales, d’accessibilité et d’usages de sa double activité.
Un projet Haute Qualité Environnementale (HQE)
La rénovation des bâtiments publics s’impose aujourd’hui comme un enjeu majeur afin de réduire les consommations énergétiques et répondre à l’évolution des usages.
La Ville de Carquefou a engagé un projet de rénovation classé Haute Qualité Environnementale (HQE). Les deux tiers du budget des travaux de la Fleuriaye sont ainsi consacrés à la réhabilitation énergétique.
- Une isolation performante
L’ensemble du bâtiment bénéficiera d’une isolation thermique par l’extérieur, d’une isolation des toitures terrasses et du remplacement des menuiseries extérieures.
À noter que la coupole du hall central qui engendrait de fortes déperditions de chaleur et des défauts d’étanchéité est supprimée.
Également attentifs à l’impact des chaleurs estivales et au confort d’été, des pergolas seront installées sur le côté sud du bâtiment pour limiter les apports solaires.
- Chauffage à énergie renouvelable
L’installation d’un système de chauffage performant est essentiel, en raison de la dimension du bâtiment. Le choix s’est porté sur une installation bois qui présente l’avantage d’être une ressource locale et renouvelable dont le coût est plus stable que le gaz. Les locaux seront alimentés par une ventilation de type double flux avec une récupération énergétique sur l’air extrait (rendement supérieur à 80%).
Les autres solutions de chauffage étudiées étaient moins efficientes ou irréalisables.
Le choix de l’ensemble des matériaux privilégie ceux relevant des Classes A ou de labels environnementaux.
Un lieu de vie modernisé
Le projet est basé sur la mise en valeur des formes caractéristiques du bâtiment, tout en repensant les espaces intérieurs.
- Un lieu accessible aux personnes à mobilité réduite
Des accès extérieurs aux espaces intérieurs, la circulation est entièrement repensée pour un accueil qualitatif et respectueux des personnes à mobilité réduite. Deux ascenseurs permettront de desservir les différents niveaux.
- Une fluidité des déplacements
Le projet simplifie l’orientation des usagers avec une entrée unique et une signalétique plus efficace. Le grand hall d’accueil, première étape du parcours, se transformera en un vaste espace traversant, lumineux et ouvert sur le paysage extérieur. Envisagé comme un lieu de déambulation, de rencontres et de sociabilité, il pourra accueillir des expositions et de petits événements.
- Modernisation des espaces intérieurs
L’ensemble des espaces fera l’objet d’une rénovation esthétique avec de nouveaux revêtements de sols et d’habillages muraux.
Dans le théâtre, les fauteuils seront remplacés et pour garantir à tous un confort d’assise, les strapontins laisseront place à de vrais fauteuils.
- Une modularité renforcée
L’enjeu est de multiplier les possibilités d’usage. Par un jeu de parois mobiles permettant d’offrir différentes superficies, les deux salles polyvalentes seront dotées d’un office traiteur pour accueillir des évènements de petite taille comme des salons et congrès de grande ampleur. Un nouvel espace bar et de restauration, directement ouvert sur le hall permettra de partager un moment convivial avant ou après spectacle.
- Des espaces paysagers retravaillés
L’ambition du projet paysager est de réinscrire La Fleuriaye dans l’univers naturel du parc du Charbonneau, tout en renforçant la continuité existante entre cet équipement culturel et le système de clairières bocagères dans lequel elle est intégrée.
La vision de l’architecte
Apporter un nouvel élan culturel et évènementiel à la Fleuriaye constitue pour nous un sujet d’intérêt pour penser et concevoir les spatialités de demain.
Au cours de notre travail de conception, notre objectif a été d’œuvrer en faveur d’un lieu de découverte, de partage et de mixité ; un lieu capable de stimuler les synergies entre publics, artistes, conférenciers, techniciens, intermittents, personnels administratif.
Les ambitions programmatiques sont fortes et pertinentes en termes d’accessibilité, de flexibilité et de modularité. Nous avons conçu la Nouvelle Fleuriaye pour qu’elle devienne un équipement fonctionnel qui combine habilement le renouvellement du bâti existant et ses extensions.
Puisant nos idées dans notre expérience et notre capacité à nous projeter dans le quotidien des utilisateurs – spectateurs, artistes, conférenciers, régisseurs, intermittents, exploitants, livreurs ou agents d’accueil – le projet recherche avant tout une cohérence globale afin de créer des espaces appropriables, modulables et multifonctionnels, dont les éléments techniques accompagnent les usages.
Nous voyons la Nouvelle Fleuriaye comme un complexe culturel aux proportions équilibrées. Un volume blanc, vitré, lumineux, ouvert, qui émerge dans un jardin recomposé en lien avec le grand paysage.
Afin de répondre aux enjeux et problématiques que pose la requalification de l’Espace Culturel de la Fleuriaye, nous avons suivi trois grandes échelles de travail. L’échelle du paysage nous garantissant une insertion fine du projet dans son contexte, une échelle spatiale nous permettant d’articuler les usages, et enfin une échelle architecturale ouvrant le dialogue avec le bâti existant.
L’approche architecturale
L’équipement se développe sur trois niveaux : rez-de-scène, rez-de-chaussée et R+1 pour 5326 m2 de surface de plancher dont 4218 m2 d’existant.
La façade principale de la Fleuriaye s’ouvre à l’ouest sur un espace composé d’un aménagement paysager et d’un parvis. Cet espace distribue le hall ouvert de part en part et d’est en ouest. Un axe de liaison nord/sud dessert les différents secteurs (salles, théâtre, administration, locaux techniques, loges, etc.).
Le programme se concentre sur deux zones avec un projet qui comprend une extension au nord-est et une au sud.
- L’extension nord – La salle Nicole Etienne devient l’Espace 200 + espace cocktail
Afin de créer une porosité est-ouest dans le hall, l’ancien restaurant au nord-est démoli et une extension est prévue dans le prolongement de l’espace 200 (Nicole Etienne). Ceci permet la création d’un nouvel espace de réception, en complétant le volume tronqué de la salle Nicole Etienne dans le prolongement duquel avait été envisagé lors de la construction initiale en 1994 une tranche complémentaire.
Cette implantation présente les avantages de recomposer le volume bâti existant, mais surtout de fournir un emplacement hautement stratégique pour un espace cocktail/traiteur en lui donnant une visibilité incontournable. Le projet vient donc s’inscrire dans cette continuité conceptuelle tout en permettant d’offrir une nouvelle image à la Fleuriaye et d’ouvrir son offre programmatique.
- L’extension Sud – espaces administratifs / nouvel espace traiteur pour l’Espace 500 (salle Jean du Réau)
L’espace traiteur existant a dû être démoli pour des raisons structurelles et programmatiques et une extension – surélévation sera réalisée.
Cette partie du projet abrite les fonctions supports : les bureaux administratifs, les espaces techniciens, le backoffice de l’espace 500, les loges, les espaces de détente pour les artistes et administratifs et des locaux techniques. L’extension se développe en R+1 et s’ouvre sur une large terrasse dont peuvent profiter les usagers au quotidien.
La parole à Morgane Baptista, adjointe à la culture
Le projet de rénovation de l’ECC est ambitieux, à l’image de la politique culturelle de la Ville qui n’a de cesse d’offrir aux habitants une programmation riche, qu’il s’agisse de la saison de la Fleuriaye, des animations de la Médiathèque ou des concerts de l’École Municipale de Musique.
Durant les travaux, le théâtre maintient une belle programmation, en investissant d’autres espaces de la ville et des communes voisines. Le public répond présent car des représentations supplémentaires sont prévues pour de nombreux spectacles.
Les travaux sont indispensables, on ne peut pas le contester. Le bâtiment doit être plus vertueux, plus efficient en matière énergétique.
Il est également apparu important d’engager une réhabilitation esthétique et d’usage des espaces afin de répondre à des attentes que l’on peut identifier aujourd’hui et aux nouvelles attentes de demain.
CHIFFRES CLEFS DES TRAVAUX
Surface : 5 328m²
Durée : 24 mois
24 entreprises
Coût : 15,6 millions d’euros HT, soit un coût au m² de moins de 2 930 €
CALENDRIER
Attribution du marché : décembre 2021
Début du chantier : novembre 2023
Livraison prévisionnelle : octobre 2025
Réouverture : janvier 2026
CONSOMMATION ÉNERGÉTIQUE DU BÂTIMENT
– actuellement : 231,01 kWh énergie primaire / m² et par an
– après les travaux : 112,63 kWh, soit divisée par plus de 2
MAÎTRISE D’OEUVRE
Architecte (mandataire) : atelier d’architecture King Kong
Chargé d’affaire : Jean-Christophe Masnada
Chef de projet : Noémie Quienne
Bureau d’études tous corps d’état techniques : OTE Ingénierie
Bureau d’études HQE : Otelio
Bureau d’études cuisine : S2C
Acousticien : Kahle acoustics
Paysagiste : A+R paysages
Scénographe : ducks scéno
Signalétique & graphisme : Julie Soistier